Forges-les-Bains. Incendié, le centre de migrants ouvrira en octobre.
Incendié le 6 septembre, le centre de migrants de Forges-les-Bains accueillera bien des hommes, comme prévu. Et ce malgré les réticences d’une partie de la population de cette commune de près de 4 000 habitants.
Le centre d’accueil de migrants incendié à Forges-les-Bains (Essonne), auquel s’oppose une partie des habitants, accueillera un public exclusivement masculin, comme prévu initialement, malgré la préférence de la municipalité pour l’accueil de femmes et d’enfants, a annoncé vendredi la préfète de l’Essonne, Josiane Chevalier.
Incendie vraisemblablement criminel
La petite commune d’un peu moins de 4 000 habitants est sous tension depuis début septembre et l’incendie, vraisemblablement criminel, du bâtiment vide choisi par l’État pour établir temporairement un centre d’accueil pour migrants. Sa maire (sans étiquette), Marie Lespert Chabrier, avait réclamé que le public reçu soit mixte, dans une lettre publiée après une réunion publique houleuse, où plus de 700 personnes avaient majoritairement crié leurs inquiétudes face au projet.
« Malheureusement, cette demande ne pourra recevoir une suite favorable, a répondu la préfète lors d’une réunion organisée à Évry en préfecture, qui réunissait une cinquantaine d’associatifs et d’élus. La majorité des migrants (en France) sont des hommes seuls, les travaux du site n’ont pas été conçus pour accueillir des familles. La scolarisation des enfants n’est pas possible (…), il n’y a pas de capacités pour accueillir des élèves supplémentaires », dans les écoles maternelle et primaire de la commune, s’est expliquée Mme Chevalier.
« On s’attendait à cette réponse. (…) On savait que ce serait compliqué de changer la typologie de population », a réagi Mme Lespert Chabrier, présente à la réunion.
Sécurité du site renforcée
Forges-les-Bains avait déjà obtenu des aménagements sur ce projet, sur lesquels la préfète a insisté. Le centre accueillera « bien 91 personnes, et pas 200″ comme envisagé à l’origine. Sa durée de vie a également été « réduite de quatre à deux ans », a annoncé Mme Chevalier.
La sécurité du site sera renforcée et une vidéosurveillance sera installée dans la ville, à l’aide de « deux caméras tactiques ». L’une sera placée aux abords de l’école municipale « pour rassurer les parents d’élèves », et l’autre devant le centre pour « protéger » les migrants « après les actes criminels qui ont eu lieu », a souligné la préfète.
Sondage
Le centre ouvrira « d’ici à la fin octobre », a-t-elle précisé. Les hommes reçus y resteront en transit, pour une période d’un à quatre mois, le temps de formuler une demande d’asile avant d’être transférés dans des structures adaptées.
La maire de Forges-les-Bains, qui s’estime depuis le départ « mise devant le fait accompli », organisera samedi un « sondage » auprès des habitants pour recueillir leur avis sur le projet. Une consultation qui n’a qu’une valeur symbolique, car l’État est le seul décisionnaire. « Je garde l’espoir que les gens vont se réveiller et vont retrouver leur humanité », a-t-elle confié à l’AFP.
